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Avec quoi produit-on du biogaz?
Toute matière organique peut être utilisée pour produire du biogaz : excrément, fumier ou lisier animal, fruits, légumes, restes d'abattoir, rejets de laiterie, de brasserie, de distillerie, etc.
Il est par contre difficile pour les bactéries utilisées dans le processus de digérer les matières organiques riches en fibres comme les feuilles et le bois, qu'on utiliser plutôt dans la valorisation des matières forestières résiduelles. (voir la section biomasse)
Combien d'énergie y a-t-il dans le biogaz?
Chaque mètre cube de biogaz contient l'équivalent de 6 kWh d'énergie calorifique.
La conversion du même volume de biogaz en électricité par génératrice produit 2 kWh, le reste de l'énergie étant dissipée sous forme de chaleur pouvant être récupérée et utilisée pour d'autres applications. À titre d'information, 2 kWh est la quantité d'énergie nécessaire pour alimenter une ampoule de 100W pendant 20 heures, ou un séchoir à cheveux de 2000W pendant 1 heure.
Combien de biogaz puis-je récupérer avec mes rejets organiques?
La quantité de biogaz que l'on peut extraire des rejets organiques dépend du type de rejet et de la performance du digesteur.
Un digesteur peut produire de 20 à 800 mètres cube de biogaz par tonne de rejets organiques, selon la qualité de la matière utilisée (intrant), du design du digesteur et du mode d'opération du système.
Que devient la matière organique après la digestion?
Malgré les rumeurs populaires, la quantité de matière organique qui entre dans le digesteur est à peu près équivalente à la quantité qui en ressort. Toutefois, la matière organique digérée est pratiquement inodore, moins polluante et réduite en charge organique (DBO5); sa valeur fertilisante est plus haute. Le digestat peut être divisé en solides et liquides. Les solides peuvent être transformés en compost et les liquides peuvent servir de fertilisant ou être traités et rejetés dans la nature.
Quelles sont les origines de l'utilisation du biogaz?
La formation du biogaz est un phénomène naturel qui se produit dans les marais, les amas de fumier et dans les intestins d'humains et d'animaux.
Depuis des siècles, les humains observent le pouvoir bactériologique de la digestion des déchets organiques. En Chine et aux Indes, des centaines de milliers de digesteurs familiaux rustiques permettent aux familles de cuisiner sur des réchauds alimentés au biogaz. Durant la deuxième guerre mondiale, des véhicules de l'armée allemande roulaient au biogaz issu des fumiers de fermes (moteurs à gaz).
Au cours des cinquante dernières années, la technologie de digestion anaérobie a fait de grandes avancées, permettant d'augmenter la productivité en méthane (CH4) à partir de rejets organiques.
De nos jours, des milliers de projets réalisés de par le monde démontrent la viabilité des systèmes. Des fermes laitières, des sites d'enfouissement, des usines de traitement des eaux de grandes villes, ou même de villages entiers sont alimentés en électricité et chauffés grâce à des systèmes de biogaz centralisés.
Quels sont les avantages de produire du biogaz?
Se débarasser de déchets organiques de façon responsable est coûteux. L'introduction d'un digesteur dépollue plus vite les effluents et fournit une source de revenu supplémentaire. Par exemple :
Les lisiers et fumiers des fermes ne sont pas perçus comme étant des déchets, car ils servent de fertilisants naturels aux champs. Lorsqu'une ferme installe un digesteur anaérobie, elle peut réduire sa facture énergétique et diminuer les odeurs lors de l'épandage. La valeur fertilisante du fumier en est aussi améliorée.
Dans une installation agroalimentaire, le digesteur anaérobie sert au traitement primaire des rejets organiques. Il réduit de jusqu'à 90 % la charge polluante du rejet. La facture énergétique de l'entreprise est réduite grâce au biogaz récupéré et le temps de rétention lors du traitement secondaire est réduit.