AQPER - Association québécoise de la production d'énergie renouvelable
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par Jean Hamann
lefil, Université Laval

23 octobre 2014--La végétation des champs en friche pourrait un jour se transformer en espèces sonnantes

L'argent ne pousse pas dans les champs en friche... mais si le prix de l'électricité continue à grimper, il y aurait peut-être moyen de tirer des revenus appréciables de la biomasse qui croît sur ces terres incultes. Voilà la conclusion qui se dégage d'une présentation faite par des chercheurs du Département des sols et de génie agroalimentaire lors de la Conférence internationale sur les énergies propres et renouvelables, qui se déroulait sur le campus (de l'Université Laval) du 20 au 22 octobre.

Au Canada, les terres agricoles abandonnées couvrent 2,2% de la superficie des terres cultivables. Au Québec, environ 6% des terres cultivables sont laissées en friche pour des raisons économiques ou sociales. «Ce ne sont pas les meilleures terres, souligne d'emblée François-Simon Robert. Elles sont souvent mal drainées et leur sol est pauvre.»  Reste que la végétation naturelle qui les envahit constitue une biomasse qui peut être transformée en paillis ou encore en biocombustible pour la production de chaleur et d'électricité. «Cette dernière filière est peu connue parce que le marché penche du côté des industries, précise le chercheur. La biomasse représente tout de même 8 à 10% de l'ensemble de la production énergétique du Québec.»

Pour établir ce qu'on peut espérer tirer d'une terre en friche, François-Simon Robert, Philippe Savoie, Steeve Pépin et Pierre-Luc Hébert ont mené une étude sur une terre abandonnée de St-Augustin-de-Desmaures. Pas évident toutefois de récolter cette végétation composée de plantes herbacées, d'arbustes et de jeunes arbres. Heureusement, les chercheurs pouvaient compter sur une machine co-inventée par le professeur Savoie alors qu'il était chercheur chez Agriculture et agroalimentaire Canada. Brevetée en 2007 et commercialisée sous le nom de Biobaler, cette récolteuse coupe, broie grossièrement et enroule la végétation qui pousse sur des terres en friche. La machine produit des ballots qui font un peu plus d'un mètre de diamètre et qui peuvent être manipulés et transportés comme des bottes de foin.

Selon les analyses des chercheurs, la production annuelle du site étudié s'établit à une tonne de matière sèche par hectare. Lorsque la machinerie peut circuler facilement sur le site, les coûts de la récolte se chiffrent à 83$ la tonne. Lorsque le terrain est mal drainé et que la machinerie s'enlise, les coûts grimpent à 125$ la tonne. Considérant qu'une tonne de biomasse destinée à la production d'énergie vaut entre 100 et 115$ la tonne, l'opération peut se solder par un léger profit ou par une perte, résume François-Simon Robert.

«La situation est différente en Europe, enchaîne-t-il toutefois. Là-bas, les prix de l'électricité sont deux fois plus élevés qu'ici, ce qui rend les biocombustibles plus concurrentiels. D'ailleurs, l'entreprise québécoise qui fabrique le Biobaler, le groupe Anderson, a vendu plus de 50 machines en Europe et seulement quelques-unes au Canada.»

François-Simon Robert est régulièrement contacté par des organismes de développement régional qui songent à valoriser les terres en friche de leur coin de pays. Sa réponse: il faut bien planifier l'opération pour éviter les déceptions. «Le plus important est de s'assurer d'avoir un acheteur pour cette biomasse et il doit être installé à proximité pour limiter les coûts de transport. Pour l'instant, les profits sont plus intéressants du côté du paillis ornemental – 200$ la tonne -  que du côté des biocombustibles. Par contre, si Hydro-Québec continue d'augmenter ses tarifs, le contexte sera plus propice au développement de la filière énergétique.»

Pour voir l'article dans son contexte original, cliquez ici.
 

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