AQPER - Association québécoise de la production d'énergie renouvelable
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(Lettre ouverte - 10 juin 2017) La poussière retombe à la suite de l'annonce du retrait des États-Unis de l'accord de Paris, et comme l'a dit si bien Barack Obama à Montréal, déjà on voit les acteurs de la société civile se mobiliser comme jamais. États, secteurs industriels, grandes entreprises, maires, groupes de citoyens, fonds de gestion, tous s'unissent pour dire qu'il est impératif d'agir et de faire le passage aux énergies renouvelables afin de conserver la vitalité économique et un environnement de qualité. Car tous reconnaissent que l'un dépend de l'autre.

Plus près de nous, selon un récent sondage Abacus Data mené sur l'ensemble du pays, deux Canadiens sur trois affirment que nous devons prioriser d'autres façons de développer notre économie que par le développement du secteur pétrolier et gazier. Près de 75 % sont d'avis que la transition énergétique sera garante de succès pour notre économie si elle est bien exécutée. Au Québec, cette proportion dépasse les 80 %. Pas surprenant que la stratégie énergétique présentée en avril 2016 par le gouvernement du Québec ait reçu un tel appui de la population.

Les cibles identifiées, soit l'accroissement annuel de 1 % d'efficacité énergétique, de 2 % d'énergies renouvelables permettront de réduire la consommation de pétrole de 3 %, sont donc la voie à suivre. Une question demeure toutefois entière : comment allons-nous atteindre ces objectifs, quel est le plan de match? Près de 14 mois après l'annonce, nous sommes toujours en attente.

Cette situation est problématique, car de nombreux investissements sont retardés ou tout simplement annulés faute de savoir la direction, la vitesse et le type de mesures d'accompagnement qui seront disponibles. Sans plan, on ne pourra pas atteindre ces objectifs.

On peut certes déplorer la décision de Washington relativement au climat, mais force est de constater qu'il y existe une teneur minimale de 10 % de biocarburants dans l'essence, qu'une fiscalité attrayante combinée à des achats du département de la Défense a permis de faire de ce pays le premier producteur de biocarburants de la planète. L'utilisation de la biomasse forestière ou agricole résiduelle de même que l'utilisation des déchets non recyclables y gagnent en popularité pour la production de biodiesel. À l'heure où nos secteurs forestiers et notre agriculture sont confrontés à de grands défis, le Québec doit se doter d'un plan audacieux afin de leur permettre de trouver des débouchés dans le secteur énergétique.

L'électrification des transports est une voie d'avenir porteuse, nous en sommes, néanmoins nous avons les moyens d'offrir des réductions d'émissions de GES dès aujourd'hui aux millions de propriétaires de véhicules par les bioénergies. On peut faire l'un et l'autre! Fixer une teneur minimale provinciale de 5 % dès aujourd'hui avec une cible du double ou du triple dans l'horizon des 15 prochaines années. Voilà un signal d'appel fort pour les investissements. Voilà une mesure qui doit être dans le plan d'action afin de développer des emplois locaux non délocalisables.

L'énergie solaire doit également faire partie de solutions. Son coût en chute libre, combiné à une situation similaire dans le secteur des batteries, peut, dès aujourd'hui, apporter des solutions complémentaires à des réseaux municipaux ou encore aux clients des réseaux isolés ou tout simplement hors réseaux, comme les très nombreuses pourvoiries, sites miniers, campements forestiers et sites agricoles.

Quant à l'énergie éolienne, elle est plus que jamais compétitive avec des coûts qui ne cessent de baisser. Le Québec compte aujourd'hui l'une des plus importantes usines de pales au monde (LM Wind Power), le second manufacturier de tours du continent (Marmen) et le plus important constructeur de sites du Canada (Borea). Quelles actions seront mises en place afin de lui permettre d'être toujours présente quand s'amorcera le nécessaire rééquipement des parcs?

L'information est le nerf de la guerre. Les Québécois ont besoin de connaître le plan de match que le gouvernement confiera à Transition énergétique Québec afin de prendre des décisions éclairées. Sans cette information sur le rythme de transition, sur la taille du marché qui s'ouvrira, sur la durée des programmes de support et sur le type d'équipements visés, les investissements ne se feront pas (et les réductions de GES non plus). Pire, ils iront ailleurs, car l'enjeu est global et non régional. Nous devrons acheter des crédits sur le marché du carbone au lieu de les générer chez nous... Pourtant, nous avons tout pour réussir : l'adhésion sociale, le savoir-faire, les ressources renouvelables, les institutions financières locales prêtes à investir.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point, nous dit l'adage : il est maintenant temps de publier les plans d'action!

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