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Créer une industrie locale des biocarburants au lieu d'importer du pétrole des États-Unis

MONTRÉAL, le 19 nov. 2019 /CNW Telbec/ - L'industrie pétrolière utilise aujourd'hui la menace des prix pour justifier son refus de contribuer à rendre son produit moins polluant. C'est le même type de menace qui a été utilisé dans les années 70 lors de l'adoption de l'essence sans plomb.

Les véhicules ne seraient pas compatibles ! Il faudrait alors expliquer pourquoi on vend aux États-Unis de l'essence contenant jusqu'à 85 % d'éthanol ! Une étude réalisée pour Ressources naturelles Canada (1) sur les obstacles associés au déploiement de carburants contenant de l'éthanol, n'a identifié aucun obstacle concernant les mélanges contenant 15, 20 et même 25 % d'éthanol.

Il en va de même pour les équipements de ravitaillement. Donc, les raffineurs devraient s'équiper de nouvelles infrastructures de stockage et de manutention. Pourtant, l'éthanol est déjà ajouté à l'essence au Québec, dans une proportion de 6%. Les infrastructures existent donc.

Quant aux menaces concernant l'augmentation des prix, cette industrie a habitué la population à des augmentations de prix… surtout lorsqu'une période de vacances débute. Elle oublie de dire que  l'ajout d'éthanol dans l'essence (dont l'indice d'octane est de 113) permet d'en accroître l'octane à moindre coût pour les raffineurs. D'ailleurs, les prix de l'éthanol sont actuellement inférieurs à celui de l'essence elle-même. Quant à l'utilisation de biodiesel l'hiver, il faudrait là aussi expliquer pourquoi au Minnesota, un état américain reconnu pour ses hivers rigoureux, la teneur de biodiesel est en moyenne à 10%.

En 2018, plus de 6,6 millions de véhicules circulaient au Québec dont 2,3 millions camions légers. Guère étonnant que le secteur des transports soit responsable à lui seul de 44 % de toutes nos émissions de GES. Or, selon la dernière prévision d'Hydro- Québec, le parc automobile québécois ne comptera que 635 000 véhicules électriques et hybrides d'ici 2030. L'électrification des transports doit se poursuivre et s'intensifier mais il restera encore des millions de véhicules qui émettront de GES. Une bataille perdue ? Pas si on utilise à leur plein potentiel les biocarburants produits ici à partir de sources renouvelables comme le maïs grain, dont une partie sert à produire de l'éthanol et l'autre est valorisée dans les marchés d'alimentation animale, ou la betterave à sucre, les résidus forestiers ou encore nos déchets domestiques et agricoles.

L'industrie pétrolière veut faire reculer le Québec sur le plan économique et celui de la lutte contre les émissions de GES. Elle préfère que le Québec continue à importer du pétrole des États-Unis plutôt que de développer une industrie québécoise des biocarburants.

(1)  https://www.rncan.gc.ca/energie/carburants-remplacement/ressources/21269  

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